Comment écrire français, avec exemples à l'appui

Maintenant qu'on a vu les bases de la grammaire française, on peut poursuivre avec quelque chose d'un peu plus complexe : l'utilisation de la virgule.

Ah la virgule, petit caractère de ponctuation coupable de nombre de calvities dans le milieu littéraire. Pour ceux du fond qui ne suivent vraiment pas, petit rappel de ce qu'est une virgule : "Signe de ponctuation (,) servant à distinguer, à l'intérieur de la phrase, des mots, des groupes de mots ou des propositions qu'il est utile de séparer ou d'isoler pour la clarté du contenu." (définition issue du site http://www.larousse.fr)

La virgule sert donc à clarifier le contenu d'une phrase, en séparant les différentes idées qui la composent. Une virgule mal placée peut complètement changer le sens d'une phrase.

Exemple 1 : Je déteste les professeurs qui ont les cheveux gras.

Exemple 2 : Je déteste les professeurs, qui ont les cheveux gras.

Dans l'exemple numéro 1, l'auteur dit qu'il déteste les professeurs ayant les cheveux gras (soit une partie d'un tout). Tandis que dans l'exemple numéro 2, l'auteur dit qu'il déteste tous les professeurs et qu'en prime, tous les professeurs ont les cheveux gras (soit le tout en entier). Le sens est donc complètement différent d'une phrase à l'autre, et tout ça grâce à une simple virgule. Incroyable, non ?

Il faut aussi noter que la virgule apporte du rythme à une phrase, et permet à son lecteur de respirer lors de la lecture.

Exemple 2 : Les arbres vigoureux dont les feuilles frémissaient sous le souffle du vent d'automne côtoyaient les cerisiers nouveaux et les vieux chênes gardiens centenaires du parc où errait la jeune fille.

Exemple 1 : Les arbres vigoureux, dont les feuilles frémissaient sous le souffle du vent d'automne, côtoyaient les cerisiers nouveaux et les vieux chênes, gardiens centenaires du parc où errait la jeune fille.

Dans l'exemple numéro 1, l'absence de virgule est funeste au sens de la phrase, en plus de la priver de rythme. On est bien d'accord, "les vieux chênes gardiens centenaires du parc", ça ne veut rien dire. C'est lourd et maladroit. Dans l'exemple 2, la phrase est beaucoup plus simple à lire. Les idées sont correctement séparées et la compréhension est facilitée.

Pour terminer cette première partie sur la virgule, je me dois de mentionner l'interdiction suprême : on ne peut pas utiliser une virgule pour séparer les constituants essentiels d'une phrase.

Concrètement, cela signifie qu'on ne peut pas placer une virgule entre un verbe et le nom auquel il est rattaché (A). De même, on ne peut pas utiliser une virgule pour séparer le verbe de son complément d'objet, qu'il soit direct ou indirect (B).

Mauvaise ponctuation (A) : Le pèlerin, voyage.

Bonne ponctuation (A) : Le pèlerin voyage.

Mauvaise ponctuation (B) : Je donne un pommier, à ma mère.

Bonne ponctuation (B) : Je donne un pommier à ma mère.

Tout est bien clair ? N'hésitez pas à poser les questions qui vous viennent à l'esprit, je ferai mon possible pour y répondre ! 

Issue d'une famille matriarcale composée de nazies de l'orthographe, me voilà bien horrifiée face à cette déferlante d'illettrés. A l'heure du langage SMS et autres maléfices technologiques, quid du dictionnaire ? Quid de la grammaire ? Quid des bonnes manières ? Cet article est le premier d'une (longue) liste, j'aime autant te prévenir. La rédaction, c'est mon métier, je ne suis pas prête de te lâcher. 

Reprenons ensemble les bases de la grammaire de Molière : 

1.  Une phrase commence par une majuscule et se termine par un point. 

Bon exemple : Tu manges ta soeur.
Mauvais exemple : je mange ta soeur

Passés les six ans, ces oublis ne sont plus tolérés. Aucun prétexte n'est assez bon pour échapper à cette règle, pas même la taille des SMS, maintenant qu'ils sont gratuits et illimités. Le-la premier-ère qui oublie une majuscule ou un point se verra châtié-e sur la place publique. 

2.  Une phrase contient un verbe.

Bon exemple : Le soleil baignant le patio, une chaleur divine se diffusait dans la pièce.
Mauvais exemple : Le soleil baignant le patio.

As-tu vraiment besoin d'un regard extérieur pour comprendre que cette phrase n'a aucun sens ? Si tu fais partie de ceux-lles qui ne voient rien qui cloche dans cette phrase, donne moi cette règle en métal et tends-moi tes doigts.

3.  Les adjectifs qualificatifs s'accordent en genre et en nombre (sauf cas exceptionnels détaillés prochainement).

Bon exemple : Le chat observe les souris vertes.
Mauvais exemple : Au fil de ma promenade, j'ai pu observer des voitures bleu, des arbres rouge et un soleil jaunes.

Des accords foireux comme ceux-là, j'en vois un peu tous les jours. Pourtant, je n'arrive toujours pas à m'y faire. Explique-moi ton schéma de pensée, c'est si compliqué de réfléchir au sujet relié à l'adjectif ? 

4.  Les verbes se conjuguent correctement.

Bon exemple : Le soleil brille, les oiseaux chantent.
Mauvais exemple : Les nouvelles technologies en matière de recherche sur le Web donnes lieu à de formidables trouvailles.

Non, la longueur et/ou la complexité de la phrase ne sont pas des excuses valables. Oui, il faut prendre le temps de penser au sujet du verbe. Même principe que pour les adjectifs et même exaspération. 

Pour ne pas t'effrayer, je m'arrête là pour aujourd'hui. Mais tu dois sûrement te demander comment tu peux arriver à un tel degré de maîtrise de la grammaire. La réponse en deux mots : LA RE-LE-CTURE. Tu sais, cet art chiant et chronophage qui consiste à relire ta production littéraire, à t'attarder sur chaque mot pour y déceler les éventuelles erreurs qui s'y seraient glissées. Ca fait mauvais genre, on est bien d'accord.

Que tu sois le-a relou-e orthographique de service, ou que tu fasses partie des fainéants de la plume, donne-moi tes plus belles perles de grammaire !